[Image d’illustration : Une photo sombre et immersive montrant des jeunes, téléphone en main, regardant l’écran géant de Neo-Zellige]
On entend souvent dire que la Gen Z se désintéresse du patrimoine. Qu’elle est « perdue » dans les écrans, captive de TikTok et hermétique aux musées traditionnels.
C’est un faux diagnostic.
La jeunesse ne rejette pas l’histoire. Elle rejette la passivité.
Pour une génération née avec un contrôleur dans les mains, regarder une œuvre derrière une vitre ne suffit plus. Ils veulent toucher, modifier, participer. Ils veulent être acteurs. La question pour les institutions culturelles n’est donc plus « Comment leur montrer le passé ? » mais « Comment leur faire VIVRE le passé ? ».
La réponse tient dans leur poche : Le Smartphone.
Le Zellige : Le premier « Pixel Art » de l’histoire
Quand on y regarde de près, il existe une parenté évidente entre les arts graphiques traditionnels (Zellige, Kente, Koufique) et la culture numérique. Le Zellige, c’est de l’algorithme pur. C’est une grille. C’est de la répétition, de la symétrie, du code mathématique. En un sens, les maîtres artisans du Xème siècle faisaient déjà du « Creative Coding » sans ordinateur.
C’est ce pont que j’ai voulu bâtir avec l’installation NEO-ZELLIGE.
Transformer l’écran en « Navette de Tissage »
L’idée derrière Neo-Zellige est radicale mais simple : briser la vitre du musée.
Le dispositif repose sur une approche Phygitale (Physique + Digital) et sans friction (BYOD – Bring Your Own Device). Pas d’application à télécharger. Pas de casques VR isolants. Juste un QR Code.
En une seconde, le smartphone du visiteur cesse d’être un outil de distraction pour devenir un outil de création. Il se transforme en manette, en pinceau, ou plutôt en « navette de tisserand ».
- Scanner : Le visiteur entre dans l’arène.
- Tisser : Il trace des lignes, génère des motifs géométriques.
- Fusionner : Son action se mêle à celle des 50 autres personnes présentes.
De la Gamification à l’Ethnomathématique
Ce n’est pas « juste un jeu ». C’est de la médiation scientifique déguisée.
En jouant, le public expérimente physiquement des concepts complexes :
- L’Ethnomathématique : Comprendre par le geste la logique des symétries sacrées.
- L’Intelligence en Essaim (Swarm Intelligence) : Observer comment une foule d’individus connectés peut s’auto-organiser pour créer de l’ordre et de la beauté, plutôt que du chaos.
Nous passons de la préservation passive (archiver une image) à la préservation active (réactiver le geste créateur).
Une Agora Numérique
Neo-Zellige transforme l’espace d’exposition en une agora moderne. Les gens lèvent les yeux de leur écran pour voir le résultat commun sur la façade ou l’écran géant. Ils se sentent appartenir à un tout.
Pour reconnecter la Gen Z avec le patrimoine, il ne faut pas leur demander de lâcher leur téléphone. Il faut leur donner une bonne raison de l’utiliser pour créer du sens.
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Gen Z & Patrimoine : Comment le Smartphone réactive l’Art Ancestral du Zellige